Archéologie post-industrielle « 1 » à Reims
Claude Parent, architecte du 1er hyper-marché Gem (Goulet-Turpin) à Tinqueux en 1968-70.
A l’occasion de l’exposition à Paris : Claude Parent, l’œuvre construite, l’œuvre graphique, jusqu’au 2 mai au palais de Chaillot…
Pour les chalands, curieux, étudiants, chercheurs : quelques traces photographiées en 1/2/3/2010 de ce bâtiment devenu le Carrefour Tinqueux-Reims-ouest
Premiers résultats d’une petite enquête de terrain :
Photo-interprétation, sondages documentaires, ressources multimédia, etc.
(JJV 2 et 3-2010, en cours, avec l’aide d’Olivier Rigaud, de Bibliothème…)
- Voir, à fin de cette page, les photos de la visite par les toits-terrasses (2 mars) du haut de l’ancienne entrée en retrait (merci au magasin Carrefour et au service de sécurité)
- Un article sur « les supermarchés de Claude Parent » est publié dans le Moniteur AMC, 194, de février 2010
- Un blog d’architecture très bien informé, en particulier sur Claude Parent « Archipostcard«
l’ancienne façade avec entrée centrale est devenue incurvée et aveugle, maintenant recouverte d’un plaquage en bois derrière lequel on aperçoit encore le béton du haut de la façade initiale.
D’après diverses sources, les deux vestibules latéraux en verrière auraient été proposés par Claude Parent au moment où Carrefour a voulu « moderniser » l’hypermarché (2001) …
Cette « négociation » architecturale a peut-être engendré le bruit que le bâtiment ou des éléments du Gem étaient classés ou inscrit aux MH.
Il n’en est rien mais, il y a une dizaine d’années quand la Direction de l’Architecture a fait établir en régions des listes des monuments de l’architecture du XXe siècle, la Commission régionale des MH a mis le Gem de Claude Parent sur la liste de Champagne-Ardenne comme, par exemple, la Maison de la Culture André Malraux, devenue Comédie, qui semble avoir bénéficié, elle, d’une plaque commémorative.
En ce qui concerne le dossier de permis de construire du Gem, instruit à l’époque par la DDE, il doit être revenu au Service technique et architecture de la Mairie de Tinqueux et sera peut-être transféré, un jour, aux Archives communautaires de Reims-Métropole qui gèrent les archives des permis de construire de Reims [Les archives municipales et communautaires de Reims]. Les archives du Service d’urbanisme de maintenant Reims-Métropole, rue de Mars, conservent quelques photographies aériennes faites par Roger Roche (ancien membre du Rha) au moment de la construction du Gem ; cette grande collection photographique, commanditée par la Ville de Reims et souvent utilisée a aussi des séries dans les fonds du Musée de l’Hotel le Vergeur.
N° 1 : Sept 1969, le chantier vu de l’ouest, l’aile nord encore en construction à gauche de l’entrée centrale décalée en profondeur ; l’autoroute A4 Paris-Reims est tracé mais pas construit ; au premier plan, la route Reims-Soissons sortant de Tinqueux, au fond les arbres de la vallée de la Vesle et un terrain de remblayage des marais.
N° 2 : 6 octobre 71, vue du nord, le bâtiment, le parking et l’entrée de la route nationale achevés,
N° 3 : 11 septembre 72, A peu près du même point de vue, le détail du revers de l’aile nord et la découpe de l’entrée centrale. A l’ouest de la route de Soissons, le Champ Paveau est encore presque vide sauf le Novotel et le début de la zone commerciale avant la création de la place Lynen
A droite de la photo de Roger Roche, la photographie aérienne actuelle : en bas, l’entrée de l’autoroute A4 dans Reims, en haut, l’ensemble circulaire de la place Lynen du quartier Champ Paveau [urbanisme et paysage : Alain Coscia-Moranne et A. Marguerit, architectes : Philippe Dubois et Mattei Beldimann ; Effort Rémois ; pour l’hypermarché Carrefour, la façade-placage incurvée est visible. Pour voir l’ensemble de la photographie aérienne de Reims avec zoomage possible : plan interactif de Reims
De nombreuses autres photos du Gem Tinqueux et du Gem de Sens sont visibles sur le très complet et très illustré site Goulet Turpin de Laurent Leroy : (rubrique « Photos », « super et hypermarchés »). [voir le site]
Pour l’évolution urbaine de Reims, le succursalisme et la fin de son pouvoir de commandement à Reims, voir le TIGR de Georges Colin, n° 25, 1976, : Reims, étude d’une croissance urbaine, passim dont pp. 45-46.
Pour les études de Paul Virilio, ami et coéquipier de Claude Parent : [voir Wikipédia]
En particulier pour l’archéologie du béton et des formes des blockhaus : « Bunker Archéologie, étude sur l’espace militaire européen de la Seconde Guerre mondiale », éd. CCI, 1975. Dans une émission de France Inter, Nonobstant, mardi 16/2/2010, 56 mn, Claude Parent expliquait bien, en autres choses, son travail collectif avec P. Virilio.
De nombreux autres émissions ou reportages sont accessibles par Google. Écouter en particulier un reportage France Info de Claire Baudéan 76 mn, voir aussi nombreux articles de presse, en particulier « Désobéissance parentale » (Libération Next du 30/01/2010).
Claude Parent a aussi construit un petit centre commercial dans Tinqueux même.
Le plan triangulaire du petit centre commercial apparaît sur la photo aérienne entre, en bas, la route de Soissons et en haut l’église villageoise ancienne le long de la route longeant la vallée de la Vesle depuis le Bois d’amour (Pont SNCF d’Epernay).
La conception du plan-masse (dont la tour ouest ?) est à vérifier dans le dossier de permis de construire…
L’ancienne route nationale Reims-Fisme-Soissons était la route des sacres qu’en sens inverse les rois de France empruntaient de Paris pour venir se faire sacrer à Reims, après une étape à Soissons ; la voie romaine primitive de Reims à Soissons passait, elle, par la rue des Romains, le Moulin de l’Archevêque à Saint-Brice et Champigny ; elles se rejoignent actuellement à Muizon (mutatio = premier relais du Cursus publicus, la poste d’Auguste…).
De bonne source, le graphisme de l’enseigne et du logo G E M a été réalisé par François Seigneur dans l’atelier de Claude Parent où alors travaillait aussi Jean Nouvel.
Vues des terrasses et de l’ancienne entrée
(photos JJV, 2/3/2010)
La nouvelle façade plaquée et incurvée apparaît bien devant l’ancienne entrée principale en retrait.
Les rambardes métalliques ont été ajoutées pour l’accès sécurisé des toits en terrasse.
Notice terminée mars 2010 © Rha