Conférence de Robert Neiss et J-J Valette sur Narcisse Brunette et son premier plan de Reims antique
A l’occasion des JEP 2021 aux Archives Municipales et Communautaires de Reims, dimanche 19 septembre
Vous pouvez voir les planches en plus grand en cliquant sur ce lien.
Ci-dessous, l’introduction et le texte d’accompagnement des planches.
Bonsoir, merci d’avoir choisi de venir jusqu’ici, aux Archives Municipales pour regarder ensemble ce fameux plan de Narcisse Brunette, fameux au moins pour Robert Neiss et moi qui le connaissons et l’apprécions depuis très longtemps. Vous en avez là exposé une reproduction à taille réelle à peu près.
Titre et introduction
Notre point de vue développé cet après-midi, c’est que ce plan est bien un premier plan de prévention archéologique et qu’il est « moderniste », c’est-à-dire ici « innovant » : fait par Brunette pour transcrire autrement l’histoire antique de Reims dans l’espace urbain de son époque et sur une grande feuille lithographiée venue jusqu’à nous…. et fait aussi pour « pré-voir » les futures découvertes, pour les identifier, les préserver, au moment d’une révolution urbaine à Reims multipliant les chantiers de travaux.
On évoquera ensemble ce que l’on appelle dans la recherche actuelle un « dossier documentaire » et qui est la base de la notion d’ « historiographie » : comment on fabrique l’histoire, comment on lit, ou relit, les sources, les images, les études d’hier avec nos questions d’aujourd’hui… On pratiquera ensemble cette historiographie dans le courant de ce Powerpoint pour lequel on va procéder de 2 façons complémentaires :
– d’abord, le contexte du Plan de Brunette, son environnement culturel et politique ; quand, pourquoi et comment Brunette l’a réalisé puis édité en 1846 et pourquoi Robert Neiss et moi on s’y intéresse tant. – ensuite Robert Neiss vous montrera des sites et des détails du plan pour préciser le travail de Brunette et ses intentions …ou celles que l’on est amené à lui prêter !… Les images et les idées que Brunette nous montre et transcrit sur ce plan sont-elles encore compréhensibles et valables aujourd’hui ? Ce sera la question développée dans cette seconde partie…
Un avantage du PowerPoint c’est de permettre de construire des « planches » « diachroniques » et « synthétiques » rassemblant des images, des explications complémentaires, des détails. Planches réalisées pour être projetées en conférence mais aussi pour être lu chez soi, tranquillement devant son écran. Et ce PowerPoint sera en ligne, très bientôt, comme d’autres avant, sur le site du collectif de recherche Rha,
Planche 2
Voici sur cette planche résumées d’abord nos motivations, nos a priori de recherche que l’on pourrait appeler des « problématiques historiographiques »…
1 – L’histoire de l’archéologie à Reims. c’est un terrain de vétérans de l’histoire urbaine et culturelle. Les archéologues en activité n’ont pas beaucoup le temps de se confronter à tout ça, de creuser dans des archives municipales et dans la vie rémoise socio-culturelle : ils sont pris dans une économie de l’urbanisme et de la construction et dans un système très chronophage de l’archéologie. La notion de « Carte archéologique » nous rapproche cependant de leur démarche quotidienne et est très présente à Reims. Depuis les années 1970, l’objectif du collectif de recherche Rha est de répondre à la question récurrente qui est le fondement même de l’appropriation personnelle et collective du Patrimoine urbain : à tel endroit de la ville, qu’y avait- il avant ? Quelle est l’histoire de tel lieu bientôt en construction à comprendre et évaluer (diagnostiquer est le terme actuel) avant une opération de sauvetage archéologique? Comment regroupe-t-on les renseignements, les images ou les textes dans ce but?
Ceci dit, il n’y avait pas à Reims, cité alliée, de vétérans au sens romaind’anciens légionnaires installés dans des colonies pour en être les portes-flammes et les bienfaiteurs, comme par exemple à Orange, dont on vous montrera le célèbre arc de triomphe, vraisemblablement initié par des vétérans d’une légion de l’époque d’Auguste et qui n’est pas sans rapport avec celui de Reims
2 – Trop souvent, il est dit et écrit, d’une façon un peu académique, que Brunette en réalisant son plan de 1846 a été imprudent, fantaisiste, peu scientifique et qu’il a inventé une ville gallo-romaine qui n’existait pas, etc. En réalité, Brunette réalise ce plan parce qu’il constate que Reims est un site très vaste, que les très nombreux vestiges retrouvés sont ceux d’une capitale gallo-romaine qu’il sait être « à l’image de Rome » comme on dit maintenant : « simulacra Romae » et dont l’organisation et les bâtiments, surtout publics, peuvent être des « copies » , des interprétations de ceux de Rome… De célèbres et sérieux historiens comme Camille Jullian ou Albert Grenier ont écrit, dès les années 1900-1950, la même chose sur le rôle capital de Reims à partir des témoignages de Strabon, de Tacite ou d’Ammien Marcellin qui, lui, nous dit, par exemple, qu’un empereur, Valentinien, s’installe en 367-8 plus d’ 1an à Reims avec son général en chef, le fameux Jovin du célèbre tombeau toujours montré au musée Saint-Remi… Robert Neiss y reviendra au sujet des 2 « palais… » de Brunette dessinés sur son plan…
3 – Que l’antiquité soit toujours d’actualité à Reims, Ça se voit, ça se vit..! Regardons côté droit de la planche avec quelques dates : La Porte de Mars : 950 c’est Flodoard qui écrit quelques lignes mais importantes ; 1835 c’est une exposition des restitutions de N Brunette ; 2020 c’est la 2e campagne de Mécénat et même 2021, la création de statues d’accompagnement ? de l’arc par Florence Kutten pour les JEP…
La « Place du Forum » est une dénomination de 1930. Avant c’était la place des Marchés à laquelle Brunette est obligé de s’attaquer en 1838. En 1967, il y a un projet de salle de réception par la municipalité Taittinger, c’est au moment où Robert Neiss est arrivé à Reims….. Et en 2022 !! enfin un projet de Centre d’initiation et d’interprétatio au patrimoine et à l’histoire urbain y prendra peut-être forme car Reims est une Ville d’Art et d’histoire…
Le Palais de Justice : en 1845, une grande façade d’imitation dorique est la conclusion d’un vieux projet que Caristie et Brunette ont mené à bien, façade proche de celle de la Sous-Préfecture..; en 1975, encore un projet de la Municipalité Taittinger qui rêvait d’installer la Cour d’appel de l’autre côté de cet îlot, avec une promesse de grande fouille archéologique devant la cathédrale…. et aujourd’hui c’est la station de tram la plus fréquentée de Reims !
4 – Notre dernière problématique : c’est ce qu’on appellera « La Vie de Formes », titre d’un petit livre d’un historien de l’art, Henri Focillon. Avant de concevoir r son plan, Brunette va beaucoup et bien travailler avec Caristie, prix de Rome d’architecture, qui a passé, de 1814 à 1821, 7 ans en Italie ! Et qui tous les ans envoie à Paris des documents, des dessins, des planches d’exposition, etc. On a d’innombrables traces de la circulation générale de cette information technique et artistique. Brunette dans les années 1830- 40 et pour faire son plan, vit dans cet environnement-là, dans cette civilisation du dessin multiplié par la litho !
Planche 3
Brunette s’inscrit aussi dans une série de plans de Reims qui reflètent chacun une époque et le but du Collectif Rha a été il y a longtemps de faire un inventaire de tous les plans de Reims… Ici ces plans ont un rapport direct avec l’antiquité
- Le plan Cellier, 1618 Reims Ville des sacres (ici de Louis XIII), avec un encart antiquisant de Bergier
- 1750 le Plan d’alignement de Legendre : en gros, les Pont et Chaussées modernisent les grandes villes pour Louis XV et Trudaine, leur patron, leur demande que l’antiquité soit figurée sur les plans ; à Reims, l’amphithéâtre, la porte de Mars, la Porte Bazée, le tombeau de Jovin…
- Brunette a vu ces 2 plans à l’Hôtel de Ville ! mais lui en bon urbaniste, en pleine révolution industrielle et bientôt révolution sociale et politique, l’année 1847 sera socialement dramatique, il prépare l’avenir des découvertes archéologiques.
- L’historiographie c’est aussi regarder ce que le travail de Brunette et son plan, ont permis 40 ans après sa retraite, au début du 20e siècle. D’abord un « agent voyer en chef » de la Ville, un ingénieur de la voirie, Henri Demitra dessine, à son compte vraisemblablement, un grand plan conservé à la SAVR sur lequel il a figuré les 3 enceintes antiques…
Venons-en à Ernest Kalas qui se place clairement en 1912 dans la suite d Brunette. Il commence sa série avant la guerre 14-18 pour un futur musée du Vieux Reims avec H. Kraft puis, la guerre arrivant, il en fait, à la demande Paul Léon, le patron parisien du Patrimoine de l’époque, un outil de propagande contre les Allemands, pires héritiers des Vandales dixit …
On a fait et encore aujourd’hui les mêmes reproches à Kalas qu’à Brunette, sans trop connaitre la réalité archivistique et archéologique de leur travail ni ce qu’on pourrait appeler une valeur de simulation… La simulation, numérique ou dessinée à la main, est aujourd’hui une approche utile, un outil tout à fait indispensable et valorisée par la recherche archéologique et sa diffusion.
Planche 4
Pourquoi Brunette peut-il se permettre de faire ce plan de 1846, 8 ans après avoir été embauché à Reims en 1838 ?
Parce qu’il a une exceptionnelle formation qui correspond à une forme de compagnonnage d’atelier.
Christine Meille a récemment décortiqué au mieux ce qu’on peut en dire
- À Châlons : des débuts avec le cadastre, la lithographie, etc.
- À Épernay : la chance de travailler avec deux jeunes architectes professionnels sur une nouvelle église à bâtir et sur une vraie restauration d’une porte médiévale qui sera classée en 1840
- Pour Reims, on y voit plus clair maintenant…
Sa chance est de travailler en venant à Reims pour un nouveau cabinet qui deviendra très important, créé par Pierre-Louis Gosset, celui de la rue Gosset ! Gosset deviendra adjoint au maire chargé de l’Urbanisme et , dès ses débuts dans ce cabinet, Brunette travaille avec un nouveau petit service municipal. C’est aussi chez Gosset que Brunette travaille avec et pour Caristie sur deux projets compliqués :
un Palais de Justice avec une prison et une gendarmerie à intégrer dans l’ilot et La Restauration de l’abbatiale Saint-Remi, dont Caristie s’occupe dès 1827 et qui est un projet très cher au clergé royaliste.
Cette formation de terrain, ce n’est pas qu’une chance, un hasard heureux, de Châlons à Reims. On constate qu’il y avait un compagnonnage des architectes, avec ou sans diplôme, un réseau de travail… Nicole Moine a eu raison d’écrire que N. Brunette était un » autodidacte », mais on sait maintenant qu’ il a grandi en famille et fait son apprentissage dans un milieu de constructeurs, ce qu’il a été toute sa vie… B Fouqueray a bien souligné ce métier de constructeur dans la conclusion de son étude de 1983.
Et de 1838 à 1877 Narcisse Brunette est probablement le point d’ancrage rémois de cette façon de travailler : Alphonse Gosset, celui du Grand Théâtre et le fils de l’ancien patron de Brunette, fondera, en 1875, la Société des architectes de la Marne avec Narcisse Brunette et le fils de Brunette…
Planche 5
À quoi est confronté Brunette, nouvel architecte municipal, avant qu’il ne réalise son plan ?
Le contexte historique et urbanistique, c’est la démolition des fortifications de la Guerre de Cent ans ! D’abord à cause du nouveau canal et ensuite du côté des Promenades et là se pose le problème du dégagement de la Porte de Mars avant même que Brunette ne soit vraiment embauché par la municipalité, vraisemblablement par le maire Augustin de Saint-Marceaux, le grand père du sculpteur.
1835 Il expose ses dessins de restitution de l’arc de Reims au Louvre comme un vrai architecte antiquisant diplômé…! Comme Caristie qui l’a peut-être poussé à le faire.
Quelques mots sur Caristie et une photo de cet arc d’Orange, massif et précoce (on va dire + 27…et voulu par des anciens vétérans de la 2ème légion)… Arc restauré par Caristie entre 1823 et 1827 …voilà donc un précédent à suivre pour Brunette…Par ailleurs, Caristie publie beaucoup de documents : en 21, Plan et Coupe du Forum de Rome et en 28 sa Notice sur Arles et Orange, qui ont pu servir à Brunette pour des détails de bâtiment sur le Plan archéologique de Brunette de 1846.
Revenons à la Porte de Mars qui est classée par Mérimée en 1840… En 1844-45 Brunette obtient des subventions et commence par dégager la façade ouest et doit la consolider et donc doit la restaurer à neuf… Duquénelle crie au scandale à l’Académie de Reims mais Brunette est soutenu par de nombreux collègues et est même décoré par le gouvernement et Mérimée en 45 !
Il y a une 2e opération importante pour le nouvel architecte de la Ville qu’est Brunette et dès 1838 !
En centre-ville, il faut moderniser le marché et construire une Halle. Deux ans avant , des trous, des effondrements sont apparus et en faisant les fondations à l’Est de la place, l’entreprise qui fait le travail découvre un bâtiment en sous-sol et le dégage ce qui nécessite des travaux supplémentaires. On verra que sur son plan Brunette a bien interprété cette grosse découverte comme un morceau du forum ! Voir Planche 20 le relevé de l’époque
Planche 6
Voici maintenant ce fameux plan de 1846 avec en surimpression quelques repères de lecture : vous voyez en 2 la grande place donnée à une légende très dense et numéroté avec un « Nota bene » important, on va y revenir.
En 4 j’ai pointé le quartier St-Nicaise, on va dire « proto-chrétien », et tel que Brunette l’a imaginé influencé par de nombreuses découvertes des années 1810-1820, rapportées ,par exemple, par Povillon
En 5, le nouveau canal, en 6 le Forum vu par Brunette, Robert Neiss y reviendra
En 7 Brunette n’indique bien sûr rien ! puisque la fouille des Promenades ne commencera qu’en fin 1860 !
La feuille éditée, ici celle de la BM Carnegie sur la photo, fait 90x62cm. On a vérifié que le fond de plan est bien celui du « Plan Héteau » de 1844, au 1/5000, plan quasi officiel et fait à partir des plans d’alignement auxquels Brunette a participé chez Gosset puis à la Ville…
Planche 7
L’architecte Ernest Kalas, en 1912 dans le Bulletin de la SAC, a très précisément défendu ce Plan de Brunette… À juste titre ! En comprenant bien les intentions de Brunette!
Il y a 41 lieux cartographiés et plus ou moins renseignés et quelquefois datés, par exemple : le 1 : une « Fabrique de poteries, tuiles autres pièces » découverte dans les fouilles de 1836″ ( Parc Saint-Remi actuel et en requalification…). Autre exemple concernant la stèle de Cernunos rue Vauthier-Lenoir : « temple dans lequel on a découvert un autel votif en 1842 », etc.
Pour nous et pour une carte archéologique d’aujourd’hui, ce qui manque à ce plan c’est un vrai référencement, c’est-à-dire le lien précis avec le ou les documents décrivant la découverte et l’interprétation cartographiée… Ce manque complique beaucoup le travail exhaustif sur ce plan…
Ici en bas du Nota un tracé d’arrivée d’eau, un aqueduc ? un peu compliqué à interpréter à cet endroit…
Planche 8
On pense avec Christine Meille que Narcisse Brunette est conscient et persuadé de l’intérêt de son plan mais qu’il n’a pas le temps de le perfectionner et ensuite de le mettre à jour.
Cette planche essaie de montrer son problème professionnel : voici les 2 libellés importants de 1846 : un plan « pour servir aux « explorations… »… futures / et en Nota : Les « restaurations » sont dessinées d’après les vestiges encore existant… et les anciens historiens de Reims…
Il faut attendre 1861 et la découverte de la mosaïque des Promenades pour que Brunette prenne le temps de publier une étude, une grosse « Notice » !
2 comparaisons parlantes : dans une vignette, peut-être humoristique , de son Album des Remparts de Reims, terminé vers 1850-60, voici comment Maquart fait un petit plan de Reims entouré par un sacrifice humain gaulois et la vigne et le beau rempart apporté grâce aux Romains ; cependant Maquart, qui a défendu Brunette à l’Académie de Reims contre Duquénelle, est très prudent au sujet du plan de Brunette, qu’il qualifie de « restitution idéale » ce qui n’est pas mal vu…
À l’inverse de Maquart, un professionnel comme Loriquet publie, très vite, avec l’aide du service de Brunette, les résultats de la fameuse fouille des Promenades de 1861 avec des dessins et des plans très précis. Loriquet est alors responsable du Musée et de la bibliothèque et des archives…Comme dirait Nicole Moine, un rêve…! mais valable pour le siècle dernier.
Planche 9
Donc le Nota bene de Brunette est un peu court, ses légendes délicates à interpréter et même ses publications de 1861 et celle de 1881…tardives ; elles ne suffisent pas à comprendre les détails de restitution de son plan et ses intentions…. Alors, autre technique historiographique : que peut-on supposer des lectures de N. Brunette ??
… On a pointé ici ses sources potentielles de renseignements et de lecture en 1845-46.
Le gros ouvrage de Marlot vient d’être édité, un petit livre de Lacourt aussi. Idem pour Gérusez et ses récentes 800 pages sur Reims…
Povillon-Pierard , par ses nombreux manuscrits, aujourd’hui mieux accessibles, est un témoin direct des découvertes importantes sur le site abbatial de Saint-Nicaise toujours en démolition, alors que le tombeau de Jovin est déjà pérégrin à la cathédrale…
Lacatte-Joltrois et lui publient souvent des articles dans l’Annuaire de la Marne, que Brunette lisait vraisemblablement.
L’étude détaillée et synthétique qu’il connaissait peut-être bien est celle de Prosper Tarbé, publiée en 1844; Tarbé a étudié aussi les sculptures de Saint-Remi et il est en famille avec un autre Tarbé, l’ingénieur des Ponts à Châlons que Brunette connait et rencontre dans des réunions de travail pour la restauration de Saint-Remi avec Caristie, par exemple en 1837…
Donc cet ouvrage de Prosper Tarbé et l’Annuaire de la Marne sont certainement, entre autres, des sources de Brunette pour son métier d’urbaniste municipal, son plan de 1846 et son point de vue sur Reims antique. C’est de l’histoire culturelle du 19e siècle que l’on fait là, mais c’est un éclairage sur la façon de faire, d’écrire et de donner son avis que l’on reconnait chez Brunette : c’est un constructeur qui lit et s’informe pour son métier… En 1850 il démissionne de l’Académie de Reims, on va dire par manque de temps…
Planche 10
Pour finir cette première partie, une planche sur les publications, les éditions à compte d’auteur, comme son plan, réalisé par Narcisse Brunette, c’est seulement en retraite en 1881, très tardivement qu’il publie des « souvenirs et notes » !! qu’il faut mettre aussi en rapport avec son plan de 1846 !
La « littérature grise » de Brunette, encore en cours d’exploration, c’est tout ce qu’il a pu écrire, produire, en tant qu’architecte et directeur de l’urbanisme et qu’il n’a pas publié..; 2 exemples pour finir :
Christine Meille vient de retrouver des courriers administratifs de 1838 où il est question d’un rapport de brunette au gouvernement sur les fouilles qui seraient possibles de faire à Reims… peut-être que ce rapport à priori intéressant! sera bientôt retrouvé… à Reims, à Chalons ou à Paris…
dans un autre document conservé à Carnegie, Brunette, en 1873, fait une note manuscrite aux élus…de 5-6 pages au sujet d’une enquête publique sur l’importance, urgente ou pas, de créer une rue entre la rue Thiers et la rue de Bétheny en passant par l’arrière de l’Hôtel de Ville… et en traversant l’ilot du Temple et le boulevard Lundy…
Voilà deux derniers éléments peu connus d’un Dossier Brunette… protéiforme…
Maintenant revenons avec Robert Neiss à sa première expérience rémoise et la plus connue : la porte de Mars
Planches 11-12-13 : la Porte de Mars
Planche 11 : des dessins de Brunette à une photographie récente d’avant la restauration de 2016. Situation topographique (détail du plan de 1846, légende 18) avec le plan général détaillé et élévation des vestige »s coté nord entrée de la ville (Album de Brunette, 1835…)
Planche 12 : un relevé de Brunette 1835-39 et deux d’aujourd’hui
3 représentations de la face nord, celle que l’on voyait en arrivant dans le cœur de la ville gallo-romaine.
1 : le relevé de Brunette de 1835
2 (à coté à droite) – « relevé archéo-photogramétrique en cours de la Porte de Mars » © Véronique Brunet-Gaston, Inrap, Régis Bontrond, Grand Reims
3 (en dessous et en couleurs) – « analyse archéo-géologique en cours des blocs de la Porte de Mars » © Sébastien Laratte, Gegena Urca, V. Brunet-Gaston, Inrap, R. Bontrond, Grand Reims.
Il s’agit d’une analyse pierre à pierre du monument (dessin, étude géologique et chronologique pour préciser s’il s’agit d’un bloc original ou d’une restauration).
Merci aux trois archéologues pour ces deux tout nouveaux documents de la Porte de Mars prêtés pour cette planche 12. Une publication de ces travaux scientifiques récents concernant la Porte de Mars au moment de sa restauration grâce au mécénat (Fondation du Patrimoine) suivra bientôt après un colloque.
Planche 14
Son projet de Musée archéologique du site : 1840-5 ? 1861 ! 1875-9 de la restauration de la Porte de Mars à la découverte de la mosaïque des Promenades
Planche 15
L’amphithéâtre
Planche 16
Palais des empereurs : sanctuaire
Planche 17
Reims le sanctuaire nord : La salle à piliers
Planche 18
Reims le sanctuaire / un temple rue Belin
Planche 19 et 20
Le Forum et relevé de la galerie du cryptoportique, validé par Brunette en 1839
Planche 21
Les ateliers de potiers du parc Saint-Remi
Planche 22
Les monuments publics restitutions par Brunette sans justificatifs
Planche 23
Restitutions à partir des découvertes observées